Saut au contenu

Devenir entrepreneur, juste pour changer le monde…

Andy Nulman
Andy Nulman

Entretien avec Andy Nulman, cofondateur et CEO, Play the future

Personne ne croit en votre idée de business? Votre entourage vous prend pour un fou? Pourtant, vous savez, au fond de vous-même, que votre vision va changer le monde. Alors vous êtes très certainement un entrepreneur?!

C’est avec cette audace qu’Andy Nulman a cofondé le festival d’humour Just for laughs avec Gilbert Rozon en 1985, un pari fou qui s’avère être un succès depuis plus de 30 ans?! Et c'est avec cet aplomb qu’il a cofondé Airborne Entertainment, en 1999, une entreprise pionnière dans le domaine des médias mobiles. Il fit un beau pied de nez à tous ceux qui ont ri de lui lorsqu’il a créé Airborne en revendant sa compagnie 11 ans plus tard plus de 100 millions de dollars.

Andy Nulman est ce qu’on appelle un «électron libre». Diplômé de l’université de McGill en marketing, il commença sa carrière à 16 ans comme chroniqueur au Sunday Express, parallèlement à ses études. Il fut rapidement promu au marketing et au service des spectacles et se paya le luxe de créer sa première entreprise en marketing et promotion à la sortie de l’école. Entrepreneur dans l’âme, c’est avec cette même verve qu’Andy Nulman est à la tête aujourd’hui de Play the future, une application de jeux et de contenus où les joueurs doivent émettre des prédictions en réponse à des questions. Dans la mouvance des plateformes de paris sportifs, Play the future suit tous les sujets d’actualité et offre de gagner des récompenses aux meilleurs «devins».

Le point commun entre toutes ces entreprises est d’avoir osé se lancer là où personne ne voulait aller. Là où la prise de risque était telle qu’il fallut parfois enjoliver la vérité pour arriver à ses fins, pour que les gens se mettent à croire en une vision qui n’existait pas encore. Raconter une belle histoire pour changer le monde… «The Present? It’s all about the Future.»

Andy Nulman s’assume : «Je ne prends pas beaucoup de choses au sérieux». Faire du show-business et entreprendre est quasiment la même chose. Il faut sans cesse recommencer, innover, et si la vision est bonne, si l’on croit en quelque chose, alors le marché suivra, le plus important est d’être convaincu que ça se passera comme ça?!

Lorsqu’on demande à Andy Nulman si entreprendre au Québec est une force ou une faiblesse, aucune hésitation : «Ce n’est pas un hasard si le Québec est autant en croissance». La richesse de la mixité de la langue est une force énorme pour l’économie qui est devenue mondiale. Il ne s’agit plus seulement de parler français ou anglais. Le brassage des ethnies au Québec fait que de plus en plus de travailleurs sont polyglottes et la compréhension des cultures en est facilitée. «La langue est juste une façon de communiquer». Petit à petit, grâce aux textos, Snapchat et autres, les visuels deviennent une forme de langage universel. C’est le monde d’aujourd’hui et le Québec en est un bel exemple, c’est sa «workforce», comme nous l’explique Andy avec un évident mélange linguistique.

À son début de carrière, le statut d’entrepreneur n’était pas valorisé. Pour la plupart, l’entrepreneuriat était un palliatif à une recherche d’emploi et n’avait rien de prestigieux. Il se souvient même qu’il y a encore 17 ans, c’en était presque gênant d’avoir une startup. Le monde pensait différemment… Un challenge de plus pour Andy : éduquer le monde pour le changer. Et la suite lui donna raison… en plus ses ses entreprises, ajoutons des tournées aux États-Unis, trois livres publiés, deux enfants et des centaines d’idées qui bouillonnent en permanence dans sa tête. En résumé : plus de 40 années à travailler dur qui lui valent de beaux succès et la satisfaction d’avoir contribué à changer le monde?!

Mais alors, quelle est la recette gagnante d’Andy Nulman? «Push, push, push! Never give up»

«Ne jamais abandonner. Toujours, toujours, toujours pousser pour aller plus loin. Les autres auront toujours plus de facilité à vous donner un “non” plutôt qu’un “oui”. Il faut ignorer ces contradictions, il faut coûte que coûte continuer à croire en soi et en ses idées.»

 

Auteur : Estelle Delattre