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Voir la pandémie comme une opportunité de se réinventer

Maxime Tremblay Mentor et ex-mentoré, propriétaire de Fin Finaud

Maxime Tremblay est entrepreneur, mentor et ex-mentoré. Il suggère qu’un entrepreneur devrait considérer avant tout comme une opportunité l’épidémie de Covid-19.

Dans un plaidoyer publié le 21 mars sur LinkedIn, M. Tremblay explique que cette crise l’affecte profondément à titre d’entrepreneur. Quelles en seront les conséquences? La durée? Et, surtout, comment réagir?

Mais cette crise est, avant tout, une formidable occasion de se redéfinir, estime celui à la tête de Fin Finaud consultant, une société qui offre un logiciel de gestion de projets, Casserolle Nova, à une clientèle d’agences de communication, d’architectes, d’ingénieurs, de constructeurs et de compagnies de services.

Évidemment, toutes les entreprises et tous les entrepreneurs réagissent différemment à la pandémie. Certains se retroussent les manches, d’autres contemplent la fin de l’aventure. Même si les secteurs de l’économie ne sont pas tous affectés de la même manière, on sait instinctivement qu’un grand nombre de PME disparaîtront.

« Je suis conscient que je me trouve parmi les chanceux, en ce moment, déclare M. Tremblay. Je dirige une PME informatique de cinq employés, président compris. Nous sommes habitués à travailler de la maison. Mon associé est basé à Paris, j’ai deux collaborateurs à plein temps à domicile. Nous avons déjà cette flexibilité : nous utilisons une panoplie d’outils technologiques. Cette crise ne change pas trop notre quotidien en ce qui concerne les opérations. »

M. Tremblay et ses collaborateurs échangent messages et documents sur l’application Slack et y tiennent chaque matin une conférence vidéo. Ils travaillent aussi avec Team Viewer pour effectuer du support à distance.

« Ça démontre surtout qu’il est possible de gérer une entreprise de cette façon, et que ceux qui n’y sont pas habitués devraient en profiter pour se familiariser avec les outils disponibles, dit-il. Ces technologies sont totalement adaptées à la situation actuelle… à condition que la nature de vos activités permette le travail à distance, évidemment. »

Se redéfinir

En fait, Maxime Tremblay suggère aux entrepreneurs de profiter de la crise pour réfléchir sur leur entreprise, sur leurs façons de faire, leurs procédés, leurs habitudes. Et d’analyser en profondeur ce qui peut être amélioré, notamment sur le plan technologique.

« Des outils de gestion, il en pleut, dit-il. Plusieurs sont conçus chez nous. C’est le temps de les adopter pour préparer la relance. »

Tant qu’à prendre un temps de réflexion, aussi bien régler cette longue liste de projets accumulés sur les bureaux, dans les logiciels de gestion de tâches et… dans la tête de tout entrepreneur qui se respecte. « Avant la crise, je passais mon temps sur la route à rencontrer des clients actuels ou potentiels, dit-il. J’ai désormais beaucoup de temps pour analyser nos méthodes, le positionnement de notre entreprise, pour planifier le redécollage… »

C’est aussi le temps d’évaluer si on en a pour notre argent avec nos partenaires financiers (prêteurs, banquiers…). « Bref, les grandes réflexions qu’on repousse à plus tard, c’est le temps de s’y attaquer », dit-il.

Changement de cap

Au chapitre de ces nombreux projets, il s’est mis dans la tête de peaufiner la prochaine version de son logiciel en cinq semaines, plutôt qu’en un trimestre. Il entend enfin réaliser ces vidéos explicatives destinées aux clients et produire quelques white papers, question de mettre en valeur son savoir-faire. Le contexte s’y prête bien, puisque l’équipe réalise beaucoup moins d’appels de support et de ventes : tout le monde participe déjà activement au redéploiement.

De nombreuses PME en profitent ainsi pour rafraîchir leur site web. C’est le cas pour Fin Finaud : « Les textes datent de deux ans, dit-il. Il faut mettre le contenu à jour. Même si une entreprise ne réalise pas elle-même la nouvelle version de son site, elle est tout de même responsable des contenus. Pourquoi ne pas en rajouter? Ou instaurer de nouvelles fonctionnalités? »

Maxime Tremblay en profite pour échanger, beaucoup, avec clients et collègues entrepreneurs. Car tout le monde est angoissé par la crise. « On se donne des nouvelles, on échange des trucs, des conseils, on se souhaite bonne chance, dit-il. Quelques-uns commencent déjà à souffrir grandement du manque de revenus. Certains envisagent même la faillite. D’autres mettent leurs collaborateurs au chômage, ferment temporairement leurs portes, ménagent leurs liquidités. C’est une situation nouvelle et difficile pour tout le monde. »

Il en profite pour encourager les entrepreneurs qu’il connaît de façon concrète. Par exemple, il commande deux ou trois fois par semaine des repas chez ses restaurateurs préférés, et se fait livrer par Uber Eats.

Maintenir les dyades

Comme mentor, il entretient continuellement des conversations avec ses mentorés. Il en profite pour les rassurer : on ne perd pas un avantage concurrentiel quand tout le monde est affecté. On DOIT essayer de passer au travers.

« Je leur dis que je demeure disponible en tout temps, si mes mentorés ont besoin d’échanger. Ce n’est pas parce qu’un entrepreneur souffre que son entreprise est échec et mat », ajoute-t-il.

« Même ceux qui envisagent la faillite devraient garder la tête haute, dit-il. Ça peut sembler bizarre, mais une faillite représente aussi une opportunité pour un entrepreneur : celle de repartir à zéro, sur de nouvelles bases, pour lancer de nouveaux projets une fois la crise terminée. C’est une manière de se redéfinir comme entrepreneur, d’apprendre de ses erreurs. Et les entrepreneurs sont les champions pour découvrir et exploiter les opportunités. »

S’adapter

Tous les entrepreneurs n’ont pas la même capacité d’adaptation à un environnement devenu hostile. Le jour de cette entrevue, le gouvernement Legault annonçait la fermeture de tout commerce non essentiel. De quoi rajouter une couche d’inquiétude chez des gens d’affaires déjà traumatisés par la tournure des événements.

« Ce n’est pas une raison pour ne pas demeurer optimiste, conclut Maxime Tremblay. Tout le monde mange la même claque. Il y aura un avant et un après. Il faut en profiter pour apprendre et se réinventer. Un entrepreneur ne lâche jamais. Et il y aura toujours un besoin d’entrepreneurs dans la société. Surtout après une crise d’une telle ampleur. »

 

Une collaboration de Stéphane Desjardins. 

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