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Noémi Harvey : foncer droit devant vers le succès

Noemi Harvey Allcovered
Noemi Harvey Allcovered

De l’audace, du caractère, mais surtout une vision : voilà ce qui a permis à Noémi Harvey de se lancer dans l’industrie de la mode à 21 ans et de réussir à se démarquer en à peine deux ans. La designer qui habille des vedettes sur les tapis rouges est déterminée à réussir à l’international avec sa griffe Allcovered. Portrait d’une jeune femme d’affaires fonceuse et ambitieuse qui sait clairement où elle va.

 

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Q. Quel est le déclic derrière ton entreprise Allcovered?

Il n’y a jamais eu de déclic (rires)! J’ai toujours su que je voulais me lancer en design. Depuis que je suis toute petite, je le sais. J’ai appris à coudre à 13 ans, puis j’ai suivi un DEC en design. Pour compléter, j’ai fait une formation en entrepreneuriat, gestion des PME à l’Université Laval. J’ai lancé ensuite ma première ligne de vêtements pendant mes études à l’université à l’âge de 21 ans. J’étais pressée de me lancer en affaires, j’étais prête! Et comme tout le monde me disait que ce n’était pas facile en mode, j’ai commencé tôt (rires).

 

Q. Ton modèle d’affaires est différent de ce que l’on voit habituellement dans l’industrie de la mode. Pourquoi as-tu décidé de te lancer autrement?

En retail, c’est plus difficile. J’ai donc travaillé un modèle d’affaires qui avait une proposition de valeur différente pour mes clientes. Je voulais me différencier de l’industrie pour me démarquer. Je crée donc des pièces intemporelles sans suivre les tendances, du slow fashion. Mon design est axé sur les besoins de ma clientèle. Par exemple, j’ai des vêtements que je vends depuis les débuts. Je continue de vendre ceux qui fonctionnent selon les achats. Ensuite, je sors des nouveaux morceaux aux 2-3 mois pour compléter et faire des agencements avec les pièces qui sont les gros vendeurs.

 

Q. Qu’est-ce que tu trouves le plus difficile à évoluer dans l’industrie de la mode?

C’est un milieu très compétitif où il y a beaucoup de paraître, c’est souvent superficiel. Je suis plus axée sur l’entrepreneuriat que la mode en fait. Je ne suis pas une artiste, je suis une femme d’affaires. J’apprends à aimer l’industrie de la mode, à m’adapter, même s’il y a plusieurs facettes que je n’aime pas.

 

Q. Tu encourages la diversité corporelle. Peux-tu m’en parler?

Je venais de lancer Allcovered quand nous avons organisé l’événement Stand4 en février 2017 avec quatre autres designers émergents. Nous trouvions important de faire notre événement pour une cause. Nous avons donc mis en lumière une problématique sociale importante : les troubles alimentaires. La diversité corporelle, c’est effectivement important pour moi. On ne parle jamais de tous les types de silhouettes qu’il y a, pas juste les femmes rondes, mais les femmes petites ou très grandes. Chez Allcovered, on adapte les vêtements à la silhouette des clientes. Mes clientes ce sont « madame tout le monde »! Quand je recherche des mannequins, je n’ai aucune restriction. C’est plus difficile par contre lors des photos shoot et des défilés. Mais au niveau marketing, comme pour la boutique en ligne, j’en tiens compte.

 

Q. Où trouves-tu l’inspiration pour créer tes vêtements?

J’ai un style structuré, très minimaliste. Je m’inspire de mes clientes et des contextes dans lesquels elles vont porter mes vêtements. Je veux surtout que ça soit pratique, donc je mise sur des vêtements de qualité, facile d’entretien et qu’on n’a pas à repasser par exemple. Moi-même, je ne me suis jamais habillée de façon très extravagante. Je suis souvent en noir. Donc c’est un peu mon style aussi.

 

Q. Que préfères-tu entre le côté création/designer et le côté entrepreneuriat?

J’aime beaucoup la mode et je grandis aussi en affaires. J’aime de plus en plus ça. La passion de la business dépasse celle de la mode. Les deux se rejoignent totalement. Le processus de création est très lié à mes ventes. Si je vends plus un vêtement, je m’en inspire pour mes collections. On fait des vêtements pour les vendre, on ne veut pas que ça reste sur les supports (rires).

 

Q. Où t’imagines-tu dans cinq ans?

Je sais déjà où je veux être dans 5 ans, dans 10 ans. Je veux ouvrir une première boutique. Je ne veux pas avoir de détaillant et perdre au niveau des coûts. J’adore le modèle d’affaires de Frank and Oak. J’aimerais faire comme eux. Je veux devenir une grande marque que tout le monde connaît, que les gens disent « Ça, c’est du Allcovered! ». Je veux aussi faire grandir mon équipe et ouvrir une boutique à l’international.

Noémi Harvey, mentorée chez Entrepreneuriat Laval dans la Capitale-Nationale, faisait partie de la 6e Mission France du Réseau M.