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Être jeune entrepreneur: Six questions à Lorena Meneses Urrea

Lorena Meneses Urrea fait partie de ces entrepreneures qui ne vous laissent pas indifférents. Sa générosité personnelle est à l’image des saveurs des cafés qu’elle torréfie et commercialise à Saint-Hyacinthe.

Pourtant, rien ne laissait penser que cette jeune immigrée colombienne évoluerait à la tête d’une si belle entreprise. De formation politique, spécialisée en immigration, elle-seule savait que sa voie la mènerait un jour en entrepreneuriat. Aujourd’hui, elle n’a plus à faire ses preuves, même si on lui fait régulièrement ressentir le contraire…

Lorena, qu’est-ce pour vous un jeune entrepreneur ?  Une entreprise qui est jeune ou un entrepreneur qui est jeune?? 

Les deux ! Un jeune entrepreneur est en mon sens quelqu’un de plutôt jeune qui se lance en affaires !

Selon vous, être jeune entrepreneur, est-ce un avantage ou un inconvénient?? 

Je suis mitigée… dans mon cas, les gens pensent naturellement que je manque d’expérience, alors je dois toujours prouver plus ! Mais ce qu’ils ignorent c’est que, du fait que je suis jeune, j’ai l’énergie pour travailler énormément. Par exemple, je suis plein de formations en tous genres, en Colombie, en Europe et aux États-Unis pour sans cesse proposer le meilleur à mes clients. Cette soif d’apprendre, cette volonté et cette résilience tiennent en partie à ma jeunesse !

On entend souvent des entrepreneurs aguerris dire qu’il y a moins de risques à entreprendre avant 35 ans.  Qu’en pensez-vous??

Je suis d’accord avec cette affirmation. J’ai démarré mon entreprise à 25 ans. La première année, je lui ai donné trois orientations différentes. Mais j’avais toujours un « Plan B ». Je n’avais pas peur, pas d’hypothèque, ni d’enfant, alors je n’étais pas attachée à un besoin incompressible de revenus financiers et j’ai pu prendre plus de risques.

Qu’est-ce qui vous a amené à vouloir un mentor?? 

J’ai toujours besoin de parler, de ne pas rester seule avec mes problèmes. Mon père est un entrepreneur (en exportation) alors il me conseille beaucoup, mais un mentor apporte une touche d’objectivité. Il a un regard extérieur. Mon mentor est François Grisé du Conseil régional de la Montérégie Est, je le connais bien, j’ai travaillé pour lui pendant cinq ans avant de me lancer en affaires.

Qu’est-ce qui vous motive le plus dans l’entrepreneuriat??

Ma plus grande motivation est l’indépendance ! Travailler pour moi est ce dont j’avais besoin. Mon entreprise est mon bébé, je suis impliquée dans toutes les étapes et c’est une réelle satisfaction.

J’aime aussi beaucoup être à l’écoute de mes clients et pouvoir agir pour les satisfaire.

Est-ce que le fait d’être immigrée a été facilitant ou pas dans votre démarche entrepreneuriale ? Pourquoi s’implanter au Québec ?

Le fait d’être immigrée ne m’a pas spécialement aidé, ni désavantagé. Même si le lien entre le café et mon pays d’origine est évident pour certains, cela n’enlève pas la difficulté de se lancer en affaires. Je pense vivre les mêmes problématiques que tous les entrepreneurs québécois.

Pour moi, être une femme dans un milieu d’hommes est beaucoup plus difficile et complexe qu’être immigrée ! Je dois faire mes preuves chaque jour pour être crédible. Le milieu de la torréfaction était réservé aux hommes jusqu’à présent, il me faut donc redoubler d’efforts pour faire ma place.

Il y a neuf ans, mes parents se sont expatriés au Québec, à Saint-Hyacinthe. C’est chez moi ici, maintenant, c’est pourquoi mon entreprise est naturellement née ici.

 

Mareiwa est une entreprise d’importation de café vert de Colombie. Fait rare, la torréfaction et la distribution se font à Saint-Hyacinthe. Le café Mareiwa passe de la main des producteurs à votre tasse sans aucun intermédiaire, pour ainsi conserver et promouvoir l’équité et l’égalité.

Pour goûter aux meilleures saveurs de la Colombie, rendez-vous à la boutique de dégustation, 1890 rue de Cascades à Saint-Hyacinthe.

 

Auteure: Estelle Delattre